Aperçu Historique

Le port autonome de Conakry est un port d’exportation de bauxite et de conteneurs dans la ville de Conakry, en Guinée. Il a une histoire riche et complexe qui remonte au 15ème siècle, lorsque les explorateurs portugais ont commencé à fréquenter les côtes guinéennes dans la zone proche du Cap Verga.

1849 - 1895

 Au fil des siècles, plusieurs ports ont été construits le long de la côte guinéenne, notamment le port de Boké en 1849, Victoria, l’estuaire du Rio Pongo, Dubréka, Conakry et Méllacorée. Cependant, la prépondérance du choix du port de Conakry par rapport aux autres ports s’est affirmée pour deux raisons essentielles : la situation géographique exceptionnelle de l’île de Tombo protégée des vents de l’Ouest dominants grâce à la présence des îles de Loos, qui était propice à la réalisation d’un port en eau profonde, et le coût de réalisation sur la façade Sud-ouest était élevé par rapport à celui de la façade Nord-ouest (actuel emplacement du Port)

1895 - 1929

En 1895, le lieutenant français Noël Ballay, gouverneur de la colonie de Guinée française de l’île forestière de Tombo devenue capitale par la suite, a signé l’acte de naissance du port de commerce de Conakry, mesurant la portée du commerce transatlantique pour la France. À partir de cette période, les transports maritimes en tant qu’instrument utilisés par la colonisation se sont développés et ont joué un rôle de premier plan pour l’évacuation des ressources naturelles de la Guinée vers la « métropole » française.

 

1929 - 1939

Au fil des ans, le port de Conakry a connu de nombreux aménagements et développements. En 1929, l’administration coloniale a lancé le premier programme de grands travaux du port de Conakry, qui a couvert la décennie 1929-1939 et a concerné les actions suivantes : l’achat d’une drague à godet de 400 litres pour l’entretien des profondeurs, la construction d’un quai de 300 m en eau profonde face au mouillage Nord pour permettre l’accueil simultané de deux navires de 100 m et 110 m, les débuts de construction de la digue baptisée « Digue de la Prudente » dont les travaux ont été interrompus pendant la Seconde Guerre mondiale, et la construction d’un appontement spécialisé qui a pris le nom de « quai bananier ».

1939 - 1945

De 1939 à 1945, dans le cadre des deux premiers plans quadriennaux, le port de Conakry a connu de nombreux aménagements, notamment la construction de quatre postes à quai fondés entre 8 m et 11 m et deux postes à quai fondés à 4 m, doublant ainsi les dimensions du port, la construction d’une deuxième digue et l’acquisition d’une deuxième drague à godets de 775 litres, la construction de magasins cales, d’un hangar à bananes, l’aménagement de routes, de voies ferrées, de terre-pleins, l’éclairage du port, l’alimentation en eau des quais, la construction d’un poste à quai dans l’île de Kassa pour l’évacuation de la bauxite.

1955 - 1981

En 1955, le port de Conakry disposait de huit postes à quai pour recevoir les navires long-courriers (y compris le quai de Kassa) et avait enregistré un trafic annuel de 1,5 million de tonnes. Cependant, de l’indépendance en 1958 jusqu’en 1981, le port n’a connu aucun autre aménagement, ce qui a entraîné un état de dégradation poussée des installations, un faible niveau des opérations portuaires et une baisse drastique de la fréquentation du port par les armements.

1981 - 1982

En 1981, les pouvoirs publics ont sollicité l’assistance technique de la Banque mondiale et du gouvernement allemand pour préparer des études de faisabilité et d’ingénierie et un plan directeur pour le développement du port. À travers un financement de l’IDA (Banque mondiale), de la GTZ et de la KFW (Allemagne), le bureau d’ingénieurs Conseils (Lackner et Partner) a été choisi. Suite aux études faites par ledit bureau d’Ingénieurs Conseils, une réorganisation des activités portuaires autour d’un acteur unique a été proposée. Le Port Autonome de Conakry a été ainsi créé suivant le Décret N°050/PRG/82 du 22 Juin 1982 après démantèlement de quatre entreprises ou Administrations d’Etat qui se partageaient le secteur portuaire. Il s’agissait de :
L’Office Maritime : Pour les travaux techniques d’aménagement et de construction
L’ENTRAT (Entreprise de Transport Routier, d’Acconage et de Transit)
La S.N.G (Société Navale Guinéenne) : Pour le cabotage et les armements
L’Administration Générale du Port : Pour la coordination de l’administration.

De nos jours

Aujourd’hui, le port autonome de Conakry est un port d’exportation de bauxite et de conteneurs en pleine expansion. Il est géré par des opérateurs privés qui sont responsables des investissements nécessaires pour le développement des infrastructures portuaires et de l’équipement. Le port de Conakry est le principal port commercial de la Guinée, par lequel 90 % du commerce extérieur est effectué. Sa situation géographique est stratégique, car le port forme la principale frontière maritime de la ville. Seuls les membres de l’Union Nationale des Transporteurs Routiers de Guinée sont autorisés à opérer dans le port. Le port de Conakry est un élément clé de l’économie guinéenne, et son développement continuera à jouer un rôle important dans la croissance économique future de la Guinée.